Le Collectif ALERTE partage son plaidoyer pour un accès digne à l’alimentation saine

Alors qu’un Français sur trois se prive d’un repas par jour en 2023 selon le baromètre du Secours populaire, si le phénomène de la précarité alimentaire est massif, il est encore mal connu et documenté. La mise en œuvre effective du droit à l’alimentation est au carrefour de plusieurs révisions d’ampleur : les politiques agricoles, le modèle d’industrie agro-alimentaire, la restauration, les politiques de santé publique, etc.

En cette journée des droits de l’Homme, nous soulignons l’importance du droit à l’alimentation, rappelé par l’avis du Comité des Nations Unies pour les droits économiques, sociaux et culturels, qui recommande l’adoption d’une loi-cadre et d’une politique globale et multidimensionnelle sur le droit à l’alimentation qui lutte contre toutes les formes de malnutrition, proposition à laquelle le Collectif s’inscrit.

Les associations de solidarité réunies au sein du Collectif soulignent que si l’aide alimentaire est une réponse essentielle, elle reste limitée à la précarité alimentaire.

L’aide alimentaire permet à plusieurs millions de personnes (2 à 4 millions) de bénéficier d’un soutien essentiel, mais elle ne peut couvrir l’ensemble des besoins ; et pour les personnes concernées, le recours à l’aide alimentaire reste encore largement synonyme de honte et de stigmatisation.

Parmi les options alternatives ou complémentaires à l’aide alimentaire, il semblerait intéressant de développer des approches basées sur des transferts monétaires, à l’image de celle utilisée dans le cadre du projet Passerelle déployée par Action contre la faim et la Fondation de l’Armée du Salut. C’est le modèle utilisé depuis longtemps dans de nombreux pays européens, ou encore aux États-Unis.

Le Collectif plaide pour un contrôle effectif sur le gaspillage alimentaire.

Grâce à la volonté des pouvoirs publics de réduire les gaspillages, on constate un changement des pratiques. Elles ont aussi pour conséquence une diminution des ramasses. De plus, les produits fournis sont de moins bonne qualité, car les magasins fournisseurs de ramasses les conservent le plus longtemps possible.

Le crédit d’impôt sur les dons effectués par les entreprises conduit à aider tout ce qui est remis aux associations, sans aucune distinction entre ce qui est utilisable et ce qui ne peut être donné ou vendu à bas prix dans les épiceries sociales. Une partie de ce qui est donné est donc jetée, et pourtant a pu faire l’objet d’un crédit d’impôt.

En outre, les dispositifs anti-gaspillage permettent des dons alimentaires, mais génèrent une dépendance problématique de l’aide alimentaire à des produits en quantités aléatoires, et en qualité très variable.

Les associations de solidarité insistent sur la nécessité de renforcer les enjeux sociaux au sein des programmes alimentaires territoriaux (PAT).

Aujourd’hui, on compte seulement 10 % des PAT qui sont reconnus comme étant opérationnels. Beaucoup prévoient un axe social, mais ce n’est pas généralisé.

La restauration collective est un levier pour relocaliser les systèmes alimentaires, favoriser les circuits-courts et lutter contre la précarité alimentaire. Son rôle en matière de prévention de précarité alimentaire a bien été démontré pendant la période Covid. 57 % des personnes demandant une aide alimentaire en 2020 le faisaient pour la première fois à cause d’une perte de revenus ou d’une augmentation des charges, liée notamment à la fermeture des cantines.

Malheureusement, les types d’aides pour l’accès à la cantine scolaire sont hétérogènes, et les possibilités diffèrent d’un territoire à un autre, tandis que les disparités de fréquentation se maintiennent selon les niveaux sociaux. Au collège, les élèves issus de familles défavorisées sont deux fois plus nombreux.

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